L'analyste financier, Willy Ontsia dénonce les projections erronées de Bloomberg.
Interview et analyse critique de l'économiste Willy Ontsia face au rapport Bloomberg qui dépeint un Gabon au bord de la faillite.
U n récent rapport de l’agence Bloomberg a suscité une onde de choc en décrivant le Gabon comme un État « au bord de la faillite ». Que pensez-vous de cette affirmation de Bloomberg ?
Cette analyse alarmiste, fondée sur des projections économiques particulièrement négatives, a rapidement été démentie avec fermeté par le gouvernement gabonais. Ce dernier a répliqué par une communication précise, étayée par des données rigoureuses, démontrant la partialité et l’inexactitude du diagnostic posé par Bloomberg.
L'analyse critique des projections Bloomberg repose sur quels arguments ? Bloomberg a essentiellement fondé son rapport sur une interprétation erronée des indicateurs macroéconomiques gabonais, notamment sur l’endettement et le déficit budgétaire. Bloomberg s’appuie notamment sur un excès supposé de dette publique, mais omet de prendre en compte les réformes financières et budgétaires ainsi que le cadre de gestion rigoureux instauré après le coup de libération du 30 août 2023.
Quel est votre analyse à ce sujet ? Depuis cette date, l’État a consolidé sa gouvernance financière et budgétaires, ce qui se traduit par une maîtrise stricte des déficits budgétaires et une amélioration continue des recettes fiscales. L’agence Bloomberg a ignoré plusieurs caractéristiques structurelles essentielles du Gabon notamment le processus vertueux de transformation économique, conjuguant réduction de la dépendance aux matières premières, optimisation des recettes propres et renforcement des infrastructures.
Quels chiffres-clés confirment la résilience du Gabon ? Selon le ministère de l’économie, le taux d’endettement rapporté au PIB est demeuré stable autour de 70%, un niveau parfaitement soutenable et conforme aux recommandations internationales. Par ailleurs, la croissance économique annuelle moyenne sur les cinq dernières années oscille entre 2,5% et 3%, portée par une reprise progressive des cours pétroliers et la diversification dans les secteurs non pétroliers. Le déficit budgétaire, loin des 10% prévus par Bloomberg, est contrôlé à moins de 3%, grâce à une discipline budgétaire stricte et augmentation des recettes non pétrolières. En outre, les réserves de change se maintiennent à près de 4 mois d’importations, garantissant la stabilité monétaire et la confiance des investisseurs étrangers.
Quels sont les réformes structurelles et les perspectives d’avenir ? Le gouvernement gabonais a mis en œuvre des réformes systémiques et profondes pour améliorer le climat des affaires, optimiser collecte et la centralisation des recettes publics, développer les chaînes de production in situ, renforcer la souveraineté économique de l'Etat avec des acquisitions stratégiques et consolider l'éthique et transparence dans la gestion des finances publiques. Ces mesures ont récemment valu au Gabon une meilleure notation dans les classements de la Banque Mondiale et du Doing Business, contrastant encore plus avec la vision pessimiste de Bloomberg. In fine, l’accélération des investissements dans le secteur énergique et le développement du secteur du BTP témoignent d’une dynamique économique réelle et durable. De nombreux projets structurants sont en cours d'implémentation, ainsi que les initiatives dans l’agriculture moderne, sont sujets à soutenir un développement équilibré et permettent de réduire la vulnérabilité aux chocs extérieurs.
Quel est l'impact de ce rapport de Bloomberg sur l'économie gabonaise ? Le rapport de Bloomberg, en ignorant les fondamentaux économiques et les réformes structurelles entreprises, se révèle non seulement erroné mais potentiellement nuisible à la réputation économique du Gabon. La réponse gouvernementale, basée sur des données transparentes et des faits incontestables, remet en perspective cette analyse alarmiste et démontre que le Gabon est loin d’être « au bord de la faillite » car, au titre de l'exercice 2025, le pays a déjà remboursé plus de 1000 milliards Fcfa de dette 2025 et ne cumul pas des arriérés rédhibitoires.
Au contraire, le pays met en œuvre une politique économique responsable, garantissant une stabilité robuste et des perspectives solides pour les années à venir.
