L e vendredi 14 novembre 2025 marque un tournant majeur dans la dynamique politique gabonaise. Dans une déclaration officielle, Murielle Minkoue Mezui épouse Minsta Mi-Owono, Secrétaire Générale de la Présidence de la République, a annoncé la démission collective de dix-huit membres du gouvernement. En attendant la mise en place du nouveau cabinet, neuf ministres ont été désignés pour assurer l’intérim et concentrer provisoirement les pouvoirs gouvernementaux.

Cette concentration exceptionnelle des responsabilités au sein de neuf ministres traduit une volonté d’assurer la continuité de l’État malgré une période de transition sensible. D’un côté, cette configuration permet une prise de décision rapide, limitant ainsi les risques de paralysie administrative. Ces ministres de l’intérim disposent d’un pouvoir élargi, garantissant la stabilité politique et économique en phase d’attente du remaniement.

Cependant, une telle centralisation soulève plusieurs interrogations. La surcharge des portefeuilles ministériels risque d’affaiblir l’efficacité opérationnelle, chaque ministre devant conjuguer plusieurs responsabilités. Cette situation peut engendrer des retards dans la gestion des dossiers cruciaux et remettre en question la qualité des interventions gouvernementales. Par ailleurs, la concentration des pouvoirs entre un nombre restreint d’acteurs peut susciter des critiques sur la représentativité et l’équilibre des forces politiques au sein de l’exécutif.

En résumé, cette phase d’intérim traduit une double réalité : d’un côté, une stabilité gouvernementale assurée dans l’attente d’un nouveau gouvernement ; de l’autre, des défis opérationnels et démocratiques liés à une trop forte concentration des responsabilités. Le prochain remaniement devra impérativement répondre à ces enjeux pour rétablir une gouvernance équilibrée et efficace.