CAN 2025 au Maroc : TotalEnergies sous le feu des critiques des ONG environnementales.
Entre sponsoring vital et accusation de greewashing
L a Coupe d’Afrique des Nations (CAN), qui se déroule au Maroc du 21 décembre 2025 au 18 janvier 2026, attire les projecteurs non seulement sur le football, mais aussi sur son principal sponsor, TotalEnergies. Sponsor majeur de l’événement depuis plusieurs éditions, la multinationale énergétique française fait l’objet d’une campagne virulente menée par des ONG africaines de défense de l’environnement, qui réclament l’interdiction de ce parrainage.
Du côté des ONG comme Greenpeace Afrique, l’opposition est frontale. Elles accusent TotalEnergies de greenwashing, c’est-à-dire de se parer d’une image verte tout en poursuivant des projets controversés de gaz et de pétrole sur le continent. « C’est une gifle pour les Africains qui payent le prix de la crise climatique », dénonce Greenpeace, soulignant l’augmentation des catastrophes météorologiques en Afrique ces dix dernières années. Sherelee Odayar, militante environnementale, renchérit : « Les gens perdent leur vie, leur maison, leur gagne-pain à cause des énergies fossiles. TotalEnergies se dit durable, mais continue ses forages. » Un sketch satirique du collectif Journal Rappé a amplifié ces critiques, relayées par RFI.
TotalEnergies défend pour sa part son engagement comme un partenariat stratégique et responsable. La société met en avant ses investissements croissants dans les énergies renouvelables – y compris en Afrique – et argue que son sponsoring de la CAN promeut le sport comme vecteur d’unité et de développement durable. « Nous accompagnons la transition énergétique tout en soutenant le football africain, un levier économique majeur », indique un porte-parole, rappelant que l’accord pluriannuel avec la CAF génère des revenus essentiels pour l’organisme continental.
La Confédération Africaine de Football (CAF), de son côté, insiste sur l’importance vitale de ce sponsoring. Avec un prize money record et une visibilité mondiale accrue grâce à TotalEnergies, la CAN bénéficie d’un soutien financier qui dope l’économie du football africain, crée des emplois et finance des infrastructures. « Interdire ce partenariat priverait le continent d’un atout majeur pour le développement sportif », plaide la CAF, qui rejette les appels à l’interdiction au nom de l’autonomie des instances sportives.
Ce bras de fer illustre les tensions croissantes entre sport business, transition écologique et géopolitique énergétique en Afrique. Alors que la CAN bat son plein, le débat pourrait influencer les futurs partenariats sportifs.
