L’exigence républicaine de l’exclusivité : quand le Palais du Bord de mer libère le Sénat
Le départ de Pascal Ogowe Siffon et d’Élodie Diane Fouefoue-Sandjoh souligne l’impérieuse nécessité de séparer les fonctions exécutives et parlementaires pour garantir l’équilibre des institutions gabonaises.
A fin de respecter la Loi fondamentale, deux ministres ont remis leur démission après leur élection à la chambre haute, privilégiant l'intégrité de la représentation nationale au détriment des privilèges du pouvoir exécutif direct.
L'incompatibilité des mandats n'est pas une simple formalité administrative, mais un pilier de la séparation des pouvoirs. En quittant leurs portefeuilles du Tourisme et de la Femme, Pascal Ogowe Siffon et Élodie Diane Fouefoue-Sandjoh rappellent que l’on ne peut être simultanément juge et partie. Le ministre, acteur de l'action gouvernementale, ne peut siéger au Sénat pour contrôler cette même action. Cette dualité briserait l’étanchéité institutionnelle nécessaire à une démocratie saine, où chaque organe doit rester indépendant.
Ce choix de la démission reflète une éthique de la responsabilité au sommet de l'État. En rejoignant le Palais Omar Bongo sous la bannière de l'UDB, ces anciens membres du gouvernement choisissent de se consacrer pleinement à la législation et au contrôle parlementaire. Un ministre est lié par la solidarité gouvernementale et l'autorité du Premier ministre, tandis qu'un sénateur doit jouir d'une liberté de conscience absolue pour représenter les collectivités locales. Cette transition clarifie donc le rôle de chacun.
Enfin, la nomination immédiate d'intérimaires assure la pérennité de l'État tout en validant les nouvelles orientations politiques. Le mouvement observé hier montre que la transition gabonaise ne tolère plus les cumuls de fonctions, souvent perçus comme des zones d'ombre démocratiques. En imposant cette discipline, le Chef de l’État renforce la crédibilité des institutions. L'industrialisation et les réformes sociales, chères au Président, exigent des serviteurs de l'État totalement investis dans une mission unique, sans distraction législative.
La démission de ces ministres-sénateurs consacre le triomphe du droit sur l'ambition personnelle, assurant ainsi une gouvernance moderne, transparente et respectueuse de notre Constitution.
