La centrale d’achat du Gabon, un remède possible à la lutte contre la vie chère ?
Avec la nomination d’un Directeur général début décembre, le gouvernement mise sur la Centrale d’Achat du Gabon (CEAG) pour alléger le fardeau des familles vulnérables — mais le défi reste colossal.
D epuis l’adoption au milieu de l’année 2025 de la CEAG, le Gabon espère contenir l’inflation des denrées et des essentiels, qui pèse durement sur le pouvoir d’achat des ménages. La nomination du Directeur général lors du Conseil des ministres du 4 décembre marque le démarrage concret d’une structure censée mutualiser les achats, stabiliser les prix et garantir l’approvisionnement régulier. Pour les familles vulnérables, l’impact pourrait être réel — si l’État parvient à mettre en œuvre les engagements avec transparence et efficacité.
Un outil inédit dans la lutte contre la vie chère : Face à la hausse des prix et aux ruptures d’approvisionnement, le Gouvernement gabonais a décidé de créer la CEAG lors du Conseil des ministres du 12 août 2025. L’objectif est clair : mutualiser les achats de produits de première nécessité, négocier directement avec les fournisseurs internationaux, constituer des stocks stratégiques, et ainsi contourner les intermédiaires qui gonflent les prix. L’État détient une part du capital (37 %), l’autre revenant à des opérateurs privés, ce qui, selon les autorités, garantit à la fois la réactivité, la gouvernance partagée et l’efficacité économique. Le but déclaré est multiple : stabiliser les prix, assurer une distribution équitable des produits essentiels sur tout le territoire, réduire la spéculation — souvent à l’origine des flambées de prix — et protéger les catégories de population les plus fragiles.
Nomination du Directeur Général : un signal fort vers l’action : C’est au Conseil des Ministres du 04 décembre 2025 que le Gouvernement a entériné la nomination d’un Directeur général pour la CEAG, franchissant ainsi une étape décisive vers la mise en œuvre effective de ce projet. Cette nomination marque le passage du plan à la phase opérationnelle : la structure dispose désormais d’un leadership chargé de définir la stratégie d’approvisionnement, de piloter les achats, de négocier les contrats et de garantir la qualité des produits distribués. Pour les familles gabonaises, c’est un espoir tangible. Si la CEAG réussit à maintenir des prix modérés, à éviter les ruptures d’approvisionnement et à déployer une distribution homogène — y compris en dehors de Libreville —, cela pourrait significativement atténuer le coût du panier de consommation de base.
Les défis restent nombreux : de la promesse à la réalité : Malgré ces avancées, plusieurs obstacles pourraient limiter l’impact immédiat de la CEAG sur le quotidien des ménages vulnérables. D’abord, il faudra surmonter des défis logistiques majeurs : acheminement des marchandises, stockage, transport interne, distribution équitable… sans oublier le contrôle de la qualité des produits. Ensuite, la transparence dans la gouvernance sera essentielle — l’opacité et les mauvaises pratiques risquent de saper la confiance populaire.
Enfin, il faudra du temps pour que l’effet se fasse sentir dans tous les quartiers, y compris les plus reculés ou les zones rurales. Pour beaucoup de familles, la CEAG ne suffira pas à compenser l’érosion du pouvoir d’achat si d’autres variables économiques (inflation, chômage, coût du logement) ne sont pas traitées.
