La trajectoire économique du Gabon : la Banque Mondiale table sur un taux de croissance de 2,4% contre 6,5% selon le projet de loi de finance 2026 du gouvernement gabonais.
L’optimisme de gouvernement gabonais contraste avec les prévisions pessimistes du Groupe Banque Mondiale.
S elon la dernière note de conjoncture économique sur le Gabon publiée par le Groupe Banque Mondiale, la croissance économique gabonaise qui avait atteint 2,9 % en 2024 devrait légèrement diminuer entre 2025 et 2027, avec une croissance anticipée d’environ 2,4 % par an. Cette moindre progression s’expliquerait principalement par une moindre performance du secteur pétrolier, une forte dette publique et des tensions de trésoreries et une situation budgétaire qui se serait dégradée en 2024 notamment en raison de la baisse des recettes pétrolières, combinée à une hausse des dépenses publiques, a creusé le déficit budgétaire, augmentant ainsi les risques liés à la soutenabilité des finances publiques. Cette tendance souligne l’urgence d’une gestion rigoureuse et d’une diversification des sources de ressources pour stabiliser le budget de l’État à moyen terme.
C’est notamment pour ces motifs que le Groupe Banque Mondiale table sur une perspective de croissance anticipée d’environ 2,4 % par an entre 2025 et 2027 au Gabon. In fine, l’institution de Bretton Woods estime que cette trajectoire est également fragile, exposée aux incertitudes mondiales telles que les tensions commerciales internationales et la volatilité des cours pétroliers, qui pourraient affecter significativement les revenus d’exportation du Gabon.
En résumé, selon le Groupe Banque Mondiale, le Gabon bénéficie d’un potentiel économique renforcé par ses ressources naturelles et ses infrastructures, mais doit impérativement consolider ses finances publiques et diversifier son économie pour garantir une croissance inclusive et résiliente face aux incertitudes internationales.
A contrario, le projet de loi de finances initiale présenté par le Ministre de l’Economie et des Finances anticipe une hypothèse de croissance de 6,5 % par le biais d’une transformation structurelle de l'économie gabonaise, avec des investissements dans les secteurs porteurs comme l'énergie, l'eau, le BTP, l'agro-industrie, l'éducation et la santé.
Ces prévisions du Ministre de l’Economie et des Finances laissent perplexe certains observateurs qui soulèvent des inquiétudes quant aux hypothèses de revenus, jugées trop optimistes malgré une reprise attendue de la croissance. L'augmentation significative des primes des fonctionnaires a également été soulignée, alors que le gouvernement prône la rigueur budgétaire.
En termes de méthode, le Ministre de l’Economie explique que le budget a été élaboré sur le principe de la "base zéro", ce qui signifie une approche plus stratégique axée sur les besoins réels du pays et le budget d’investissements sera orienté vers les projets à forte valeur ajoutée.
S’agissant des déficits, le gouvernement table sur une stabilisation de la dette autour de 62 % du PIB, mais la Banque Mondiale estime que le poids réel de la dette est plus élevé, en incluant d'autres composantes comme les arriérés de paiement.
A travers l’ambitieux projet de loi de finances concocté par le Ministre d’Etat, Henri Claude OYIMA et validé par le Président de la République, Brice Clotaire Oligui Nguéma, le Gabon envoie un message clair au reste du monde celui d’un pays qui a pris son destin en main telle une start-up nation qui veut construire un Gabon digne d’envie « Gabon Great Again ».
