À Libreville, un nouvel accident relance les inquiétudes sur la prolifération des motos-taxis
Au carrefour Saint-André, une collision entre une Hyundai et une motocyclette a rappelé l’ampleur d’un phénomène devenu difficile à contrôler dans la capitale gabonaise.
U n accident survenu le 26 novembre 2025 à Batterie 4 met en lumière la circulation de motocyclettes souvent dépourvues de documents légaux. Alors que les acteurs attendent le constat de police, l’incident ravive le débat sur l’absence de régulation efficace du secteur et l’urgence d’une réponse publique.
Sur les coups de 15 h 20, ce mercredi 26 novembre 2025, le calme du carrefour Saint-André, au quartier Batterie 4, a été rompu par une collision entre un véhicule Hyundai rouge et une motocyclette. Selon les témoins, la conductrice du véhicule, une trentenaire, s’apprêtait à emprunter la descente qui mène à l’école conventionnée où elle devait récupérer sa fille, lorsqu’une moto, déboulant dans le sens inverse, est venue heurter le parechoc avant de sa voiture. La scène, brève mais spectaculaire, a attiré plusieurs riverains.
Plus de peur que de mal : le conducteur de la moto, un jeune homme, s’en est tiré avec une simple égratignure. La conductrice, visiblement secouée, a expliqué que le motocycliste circulait sans respecter le flux normal de circulation et serait apparu « de nulle part ». L’état du deux-roues, légèrement endommagé, témoignait toutefois de la violence du choc initial. Aucun blessé grave n’a été recensé, et les deux engins ont été immobilisés en attendant l’arrivée des forces de l’ordre.
Selon les déclarations de la conductrice, le jeune motocycliste ne posséderait ni permis de conduire, ni pièce d’identité, ni aucun document l’autorisant à conduire son engin. Une situation “récurrente”, affirment les résidents interrogés, qui évoquent de nombreux incidents similaires impliquant des motocyclistes non déclarés. Au moment de la mise sous presse, les deux parties attendaient encore le constat de la police afin d’établir les responsabilités.
Mais au-delà de l’incident, c’est un problème structurel qui se révèle à nouveau : celui de la prolifération incontrôlée des motos dans les rues de Libreville. De Mont-Bouët à Nzeng-Ayong, en passant par Batterie 4, ces engins se multiplient, souvent en dehors de tout cadre réglementaire. Absence de contrôle, inexistence de permis, non-respect du code de la route, scooters non immatriculés… Le secteur semble échapper aux mécanismes de régulation du ministère des transports. À la lumière de cet accident, de nombreux habitants appellent les autorités à se saisir enfin de ce phénomène qui, au fil des mois, menace de transformer la circulation urbaine en zone de risques permanents.
